(journal de mes sensations)

lundi 6 juin 2011

Chez moi...

Hier en fin d'après-midi, étouffant, au propre comme au figuré, je décide de sortir me balader dans le quartier. C'est un quartier que je connais pour y avoir habité il y a longtemps. A peine deux minutes, le temps de remonter ma rue et je suis sur l'une des plus belles places de Paris, selon moi. Il y a sur cette place un espace dégagé magnifique, on ne s'y sent pas enfermé, on voit le ciel de tous côtés et, aussi loin que nécessaire pour se sentir habitant de la terre...
Plus loin, cette rue que j'empruntais ces dernières années en courant vers le bois ou vers l'atelier...
Et soudain, un besoin irrépressible de rentrer chez moi !
Pas à l'atelier, ce ne fut jamais tout à fait chez moi. Pas dans cette maison quittée il y a maintenant plus de quatre ans, il y a toujours eu quelque chose qui fit que ce ne fût jamais tout à fait chez moi. Plus encore maintenant que je n'y suis plus, même si y vivent les êtres qui me sont sans doute les plus chers. Plus loin, étant enfant, nous avons avec mes parents, si souvent changés de maison...
Bien sûr j'ai des racines, mais "abandonnées" depuis si longtemps qu'elles me semblent, tout à la fois, intimes et terriblement étrangères, tout comme l'enfant que j'étais alors.
Je sais aussi que ce violent et abrupt sentiment est, entre autres, la conséquence de tout ce que j'ai vécue ces derniers mois...
Je sais... je comprends... mais là, à ce moment, j'ai la conscience aiguë de n'être rien, d'être fragile, d'avoir mal et de vouloir rentrer chez moi, comme un enfant de quatre ans, s'apercevant avec frayeur, qu'il est perdu... 
Chez moi, ce devait être, elle !
Peu importe nos racines, nos ancêtres, d'être ou non attaché à un pays, à un terroir, à une maison de famille... On se sent vraiment chez soi, dès lors qu'on est aimé par un autre que soi et pour rien d'autre que soi.
Revenir sur ses pas, c'est la meilleure façon de se perdre définitivement, il faut continuer, croire en ce que l'on pressent, croire en soi et surtout, tout faire, pour avancer en gardant la tête haute.
Mais parfois, voir souvent, c'est plus facile à dire qu'à faire...

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