(journal de mes sensations)

samedi 4 juin 2011

Ailleurs, un peu perdu

C'est un soir d'orage, pour mon premier repas, je regarde par la fenêtre de ma cuisine les nuages que des éclairs transpercent… De cette grande ouverture carrée, je vois la cime des platanes qui bordent la rue, quelques immeubles Haussmanniens et le ciel… Les immeubles en face ne sont, certes, pas exceptionnels, mais pas dépourvus d'intérêts. Ils se ressemblent cependant, en regardant de plus près, on peut noter toutes sortes de petites différences esthétiques, c'est comme ce jeu des différences que l'on trouve dans les revues pour enfants… Le bâtiment dans lequel je loge n'est pas beau, résolument daté par le manque d'imagination de techniciens en architecture (si tant est que l'architecture est avant tout un art...) culturellement dépourvus de talent, dont la seule ambition était de rentrer dans la fonction publique, au pire communal, au cours des années soixante-dix. Médiocre, mieux vaut écrire ou peindre, on cause moins de dégâts. Ont-ils aujourd'hui conscience de cette pollution visuelle qu'ils ont produite ? On devrait, comme pour les mauvais conducteurs, les obliger à suivre des stages de sensibilisation, histoire de faire naître chez eux le regret…. Cependant je préfère habiter cet immeuble hideux et voir ces constructions élégantes de l'autre côté, plutôt que l'inverse… Ces beaux immeubles Haussmanniens ne sont aujourd'hui habités que par des vieux, les intérieurs que j'aperçois n'ont sans doute pas changé depuis une bonne trentaine d'année et c'est dommage, ces façades Napoléonienne vaudraient bien une décoration intérieure plus épurée… Mais que voulez-vous, peu de gens s'interrogent sur ce qui les entoure, ils préfèrent faire le compte de ce qu'ils entourent. 
Il pleut à grosses gouttes et c'est tant mieux pour le petit jardin que j'ai abandonné… Si précieux à mes yeux, je l'arrosais chaque jour avec tant de cœur… 
Finalement, je supporte toutes les déceptions, toutes les douleurs, toutes les peines... 
Sauf une ! Mon putain d'essentiel ! 
Comme une aiguille fine et longue qui ne cesse de me pénétrer, me transperçant de part en part, avec la douleur aiguë et métallique que causerait un lent et interminable éclair électrique… 
De ce déménagement, le plus lourd à emmener fût sans doute ma peine.  
Bon, j'arrête ici pour aujourd'hui, ne pouvant écrire que sur mon Iphone en attendant mon prochain raccordement au net. C'était surtout pour donner des nouvelles à ceux qui me lisent... Aurait-on seulement fait ça pour moi ? Vous n'imaginez pas le temps que cela m'a pris...    

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