(journal de mes sensations)

mercredi 15 juin 2011

Ces nuits et matins, en tête...

Dans la pénombre, assis dans mon lit, à côté de ce sommeil qui, telle une épouse revêche, m'ignore, j'ai en tête ces courtes mais enviables nuits, ces nuits à deux, au matin merveilleux de lumière douce que sa peau poudrée semblait à la fois absorber et diffuser. Et je sens presque, ce que mes mains caressaient le jour et une partie de la nuit, l'endroit où elles se posaient, pour passer ce qui restait de nuit au plus intime, en prenant garde de ne point trop les bouger de peur qu'elles soient chassées et que cela leur soit interdit. 
Considérant, dans ce cas précis, de l'inutilité de dormir et de l'utilité de rester éveillé pour, comme on scrute le ciel étoilé dans l'attente d'une étoile filante, observer le sommeil s'habiller de féminité et révéler celle qui se trouve cachée derrière tous les semblants de réalités, les nécessités de paraître... pour se défendre, peut-être... 
Sur mes lèvres, toujours présent, le voile de ses lèvres matinales, desséchées et livides de s'être abandonnées le soir et la nuit durant, et dont le premier baiser a le goût âpre du thé. 
Je distingue le délicat mirage de son regard, de retour de ses rêves et cauchemars, tendre et souriant, encore habité de celle qui n'apparaît qu'une fois l'angoissée assoupie, et qui parfois, le matin, tarde à retourner se cacher, peut-être parce qu'elle se sait reconnue et se sent en confiance... rassurée d'être vivante...
Ces moments pourtant si rares, toujours chèrement payés, m'ont marqué comme tout une vie passée à ne faire qu'une seule chose, l'aurait fait !
Tout depuis a pris un autre sens. Je ne vois ni n'entends de la même manière. Le parfum et le toucher de la peau ont, désormais, de nouvelles valeurs. Ma perception a acquit une autre dimension, mes sensations aussi. 
Les bien-être sont plus fort, les malaises et souffrances avec. 
Que j'eusse aimé expérimenter un peu plus les premiers...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire