(journal de mes sensations)

jeudi 16 mai 2013

Mexican blues, y viva Zapata !

Il semble que le temps soit à l'image de la situation économique dans ce pays. Gris et maussade. Non ! Je ne vais pas me mettre à évoquer ici mes opinions politiques, économiques ou sociales ; pour être sincère, je serais même tenté de dire que je n'en ai pas, ce qui serait stupide. Cependant, ces débats sans fin ni but concret m'emmerdent, parce que comme beaucoup d'entre nous, mon opinion sort de mon nombril au centre duquel siège mon ego ; qu'il est aisé de constater que nous n'avons pas tous les mêmes, et que par conséquent s'entendre demande beaucoup trop d'efforts. J'ajouterai que je ne connais personne dont l'opinion n'ait pas un jour changée... Alors, à quoi bon ces interminables palabres ? Mes efforts de compréhension, de tolérance et d'empathie sont pour ceux que j'aime, je ne me sens pas capable de plus, je n'ai la dimension que de mon entourage immédiat... Qui plus est, ne m'intéressant pas vraiment à la "politique", je ne m'instruis pas et ne me reconnais donc aucune compétence en la matière. Ma nature me porte plus à me demander : "mais, qu'est-ce que je fiche ici ?", dès lors que la conversation se généralise. Alors, tous ces grincheux avec prétentions partout autour me filent le bourdon... 
Désœuvré, décadent et tourmenté avec cependant, je dois le reconnaître (et puis c'est bon pour moi) un bon fond, j'étais fait pour être rentier ; c'est là ma seconde conviction (inutile de rappeler la nature de ma première)... mais voilà, je suis mal né ! C'est là, une des causes de mon malheur.
En fait, c'est là un état d'esprit. Particulièrement depuis mon retour... Je me sens vide ! Retrouver tous ces tracas qui existent ici me déprime. Il semble que pour s'en sortir ici, il faudra bientôt parler quatre langues, avoir un doctorat en droit des affaires de toutes sortes, deux ou trois salaires, et je ne sais quoi encore ; la course à l’échalote a débuté ! Le premier arrivé en haut finira poussé par le second et ainsi de suite... Toute cette agitation, pour rien sinon du superflu... L'absurdité... La loi du nombre, du chiffre, du fric, du futile... Je préférerais gagner de quoi manger en tressant des chapeaux ou des paniers... En faisant du pain et du fromage...
Serait-ce la naissance d'une troisième conviction chez moi, que ces deux derniers siècles en nous apportant toujours plus de confort, nous ont fait perdre l'essentiel, et nous ont aliénés non seulement aux affres du "vide existentiel" mais pire encore, à la "volonté de puissance" de chacun... 
Allez, même dans le domaine de l'Art, quoi de neuf depuis le Surréalisme (hormis la danse contemporaine, et je ne dis pas cela pour m'attirer un peu de reconnaissance) ? Des écrans plats pour regarder le foot, des séries et des émissions de télé-réalité ; la consécration de l'immoralité politique, religieuse, artistique et de l'escroquerie affairiste, et inversement ? Ah oui, j'oubliais, on peut vivre plus longtemps... Certes, avec Alzheimer, Parkinson, des fuites urinaires... une libido en berne sinon moribonde sans les pilules bleues de l'industrie pharmaceutique... Et aussi cette découverte incroyable, d'un traitement pour redonner leur couleur aux cheveux devenus blancs (ne concerne pas ceux qui les ont perdu, évidemment)...
Sans doute est-ce là une tendance naturelle au nihilisme, qui se révèle chez moi ? Une nature enfouie de révolutionnaire... Ce doit être l'influence de Zapata ? Bien que je préférerais être sous celle de Frida kahlo ("monosourcil" comme l’appelle J., fort dépitée d'ailleurs que dans la boutique souvenir de la demeure-musée de l'artiste, il n'en soit pas vendus)...
Légèreté et dérision, voilà ce qui m’apaise, à défaut des doux murmures de...  d'une muse...
Voilà ! L'exercice constituait à citer dans un texte de quelques lignes : le temps qu'il fait, la situation économique et mon je-m'en-foutisme ; la course à l'échalote, Nietzsche ; l'immoralité, les fuites urinaires et ce stupide traitement contre les cheveux blancs ; ma tendance nihiliste, Zapata, le Surréalisme, Frida Kahlo ; J., sans oublier mon persistant hommage à... la muse perdue. Avec l'obligation de glisser quelques familiarités et une grossièreté.

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