(journal de mes sensations)

jeudi 28 avril 2011

Si elle le veut...

Écrire me semble un point hors d'équilibre, inaccessible.
Je me tiens dressé sur la pointe des pieds, les bras en l'air, tendu par l'effort, 
 incapable de hisser plus haut ma médiocrité, 
 je sais que je ne volerai jamais !
Affaibli par mon plus beau combat, 
 les derniers coups bas semblent m'avoir cette  fois… 
 touché !
Peut-être n'est-ce qu'un désert à traverser, une épreuve supplémentaire ?
Mais là, genoux à terre, je n'ai plus d'essence, de sens, d'essentiel.
Je suis las, bras ballant, devant cet éternel désert.
Je me retourne, il est aussi derrière.
Tout autour, que des pierres,
 du sable, de la poussière.
Je me regarde, je suis moi-même une pierre.
Exposé aux semelles.
À terre, par manque d'ailes !

De tant la rêver, de tant la désirer, 
 je ne sais plus si je suis moi ou si je suis elle ?
Même le vent ne cesse de me souffler, 
 que je n'ai qu'elle !

Elle pour qui, courbé, je ramasserai toutes les pierres
 afin d'assurer ses pas hésitants et délicats.
Elle pour qui je sens plus que je ne sais pouvoir la porter 
 à travers ses propres déserts.
L'emmener loin, au-delà des rives qu'à peine on devine,
 si elle le veut...

Mais je ne peux voler, je ne peux veiller, je ne peux écrire, 
 si je ne suis qu'une pierre au milieu du désert,
 une petite et minable pierre, sans importance, 
 qu'on ramasse puis qu'on lance
 et qui vole, l'espace d'un instant.


Qu'elle me donne des ailes, l'espace d'une éternité !
Je veux bien pour cela ne voler que la nuit autour de son lit,
 et toujours ne poser mes ailes de chauve-souris 

 que sur ses douces fesses de princesse,
 si elle le veut...

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