(journal de mes sensations)

mercredi 13 avril 2011

Affections...

Depuis quelques jours, je me réveille dans le milieu de la nuit avec d'étranges maux de tête. Pas franchement douloureux, mais singulièrement désagréables. Je les trouve suspects et ils m'inquiètent. Peut-être ne sont-ils que la conséquence d'une anxiété récente, d'un étrange trouble ? 
Je pensais qu'en venant m'installer au vert, je pourrais y voir un peu plus clair. Je devrais pourtant savoir que rien ne se passe jamais comme on l'avait pensé. Je ne suis, tout à coup, plus physiquement seul, il me faut même faire preuve d'attention aux autres, mais malgré cela mon sentiment de solitude subsiste, il me semble même plus fort. 
Chaque matin, je vais courir, ici la nature explose et c'est un régal d'odeurs végétales. Bien que le soleil soit de la partie, le matin il fait encore un peu frais, et il faut quelques minutes avant de ne plus souffrir de cette fraîcheur humide de rosée. La conséquence de cette fraîcheur matinale, fait que je transpire peu, et cela modifie mes sensations durant la course et même après... 
Il suffit d'une légère modification dans le déroulement de ce que vous vivez pour que tout s'en trouve bouleversé. Et encore, dans ce cas, la nature de ce qui a changé est précisément défini, les raisons, logiques et reconnues, donc les conséquences sont plus facilement acceptées et comprises. Mais, dès lors que l'on ait aucune connaissance des causes d'une modification, aussi infime soit-elle, les conséquences prennent alors des proportions cauchemardesques... On imagine le pire et encore en sachant que ce n'est jamais ce qui a été imaginé qui arrive... 
J'essaye de reprendre mon habitude de venir chaque jour écrire sur ce blog, et bien qu'ayant constaté, non sans étonnement, qu'il suscitait un intérêt international, quelque chose m'angoisse... une remarquable absence de connections en provenance d'Amérique du Nord m'affecte terriblement... C'est là, peut-être même, la cause de ces troubles évoqués plus haut. Et, bien que honteux de cela, je ne peux m'empêcher d'imaginer toutes sortes de raisons, toutes plus effroyables les unes que les autres... Que dois-je attendre de la réalité, la honte ou l'effroi ? Échouer sur la ligne, serait ma malédiction ?
Mais ne sont-ce point là, les tourments du manque ? Il faut me faire violence et me raisonner, même si je suis épuisé. 
De cette campagne, je retourne sur les traces de mon enfance, et j'ai retrouvé ce Lilas sous lequel on m'installait, pendant les travaux des champs, dans une brouette, ne pouvant à ce moment plus marcher... Il y avait là le bonheur de l'instant parfait, mêlé à la souffrance de mon affection... 
Plus tard, bien plus tard, ce Lilas mauve, en bouquet, dans une chambre aux murs blancs, sous les toits de Paris, me marquait à jamais, devenant le symbole de la sensualité et de la féminité, de la volupté et de la jouissance... d'un amour profond, blanc teinté d'un peu de sang... un amour comme une purification !

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