(journal de mes sensations)

vendredi 15 avril 2011

Je ne suis pas philanthrope !

Quel art difficile que celui d'accepter de passer pour un imbécile ! Est-ce par tempérament ou en raison de la nature de mon sentiment ?
Si je me hais tant, c'est sans doute pour être mieux haïssable ! Ne réussissant pas à en vouloir à ceux qui me blessent... sciemment !
C'est certainement à mon orgueil que je dois, de ne devoir rien à personne ! Et à ma générosité, d'être prisonnier de mes affections, de mes élans du coeur. 
À croire qu'il n'y a aucune bonne raison à essayer d'être bon. Faire le mal, apprendre à profiter au détriment de ceux qui vous aiment, proies si faciles... vous serez alors craint, respecté, apprécié même... Il serait peut-être temps pour moi de grandir ? Apprendre à faire semblant, puisque seul le paraître compte ! Être léger ! Éviter d'éveiller le remord, la gêne chez quiconque !
Pourquoi suis-je doté de ce pouvoir de deviner, si c'est pour n'en tirer que de la peine ? Peut-être aussi que la nuit ne porte pas toujours conseil, qui plus est, au cours d'incessantes et épuisantes insomnies ? Et qu'il ne s'agit là que d'élucubrations morbides ? Allez savoir ? Cependant, la douleur, elle, est bien réelle.
Le matin en courant, lorsque je suis certain d'être seul, je hurle, jusqu'aux larmes, je hurle à me faire peur ! 
À mon retour, la fraîcheur, le vent du nord et l'effort justifient ma voix cassée, mes yeux injectés, mon air hagard... secrètement, à chaque départ, j'espère un même traître virage, une voiture lancée à vive allure, un fulgurant et brutal présent, effaçant définitivement passé et avenir.
Les réflexions nocturnes sont toujours infernales, c'est au matin que l'espoir renaît, un peu. Et puis, constatant être une fois de plus négligé, écarté, les idées s'assombrissent à nouveau, présageant une nuit longue et glaciale, une nuit blanche linceul...

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