(journal de mes sensations)

vendredi 8 avril 2011

Convalescence

Il y a trois ans, j'ai eu la grippe. La vraie, on entend tellement de gens dire, après trois jours d'arrêt maladie, c'était une grippe. Un coup de flemme, plutôt !
Une vraie grippe, c'est 40 de fièvre et plus, jusqu'à délirer ; c'est 3 à 4 kilos de perdus en à peine huit jours ; une déshydratation vous laissant la peau toute desquamée et, une apathie vous donnant la sensation d'être une pierre. Quand vous émergez de cet état, vous avez l'impression d'avoir fait un cycle complet dans une machine à laver. Vos muscles sont tellement courbaturés qu'ils ne répondent plus, la tête vous tourne, vos oreilles sifflent en permanence, vous êtes fébrile, frissonnant, fragile. Se lever, bouger, même respirer est un supplice... Tous vos sens sont engourdis.
C'est ce que je ressens aujourd'hui ! Hier matin je pensais arrêter ce blog, ayant même écrit un dernier message :

Un dernier message par politesse envers ceux qui suivaient ce blog.
Tout à une fin, je n'y croyais pas ! J'en fais la douloureuse expérience !
De celle qui survient alors même que les jours précédents annonçaient l'inverse... Abrupte ! Sans explications...
Un long silence lourd de sens, qui blesse là où c'est fragile... parce qu'on devine...
Je mets donc fin à ce blog pour le fait qu'il n'a plus d'objet !

Je suis d'un naturel peu patient, mais j'ai hésité tant cela me semblait dénué de sens, aller à l'encontre de ce qui me rend meilleur... et, de ma parole !
J'étais cependant chaos debout, vacillant ! Un chaos psychique n'est jamais la conséquence d'un seul choc reçu. Il en faut plusieurs, répétés à intervalles irréguliers, au rythme de fracas, de calmes et de tourments. Des coups venant de tous côtés et portant à tous endroits. Atteints, vous ne savez plus ni faire face ni fuir, un dernier, terrible, parce que vous ne l'avez pas vue arriver et vous chutez.
Il y a des choses que je serai incapable de faire, mais là j'en étais arrivé à me dire qu'un bon accident serait fatalement salutaire...
Et puis, il y eut hier midi, trop tôt de son côté, pour que ce ne soit pas un signe volontairement fort. Et, hier soir ! j'ai pu dire en partie ce que j'avais à dire, bien qu'il n'y a pas eu de vraies réponses... comme à chaque fois quelque chose de plus fort, de profond, a pris le dessus, effaçant, presque en totalité l'amertume et la douleur.
Quelque chose d’étonnamment naturelle, qui se passe entre nous, faisant que chacune de nos conversations un peu dramatiques se terminent toujours avec une délicate légèreté et même avec beaucoup de tendresse.  
La vie est courte m'a-t-on, récemment, répété à plusieurs reprises. Plus encore pour moi ! Et peu en sont aussi conscient que je le suis.
Aujourd'hui, je me sens convalescent, toujours fragile, incertain. Ayant besoin de soins. Je voudrais que cet incident ne soit pas arrivé, j'ai l'impression qu'il a, sinon gâché, terni toute cette générosité que j'ai essayé de donner à l'attente nécessaire, à supporter les affres de son absence, et à nos respectives incertitudes. À étouffer mes craintes afin d'être crédible dans mes encouragements. J'ai l'impression que quelque chose s'est vrillé en moi, j'aimerais écrire à nouveau comme j'écrivais il y a encore quelques jours, mais l'angoisse de ne pas y arriver, de ne pas être spontané, me paralyse, et surtout, je ne me sens plus lu avec la même attention et la même fréquence... 
Bien sûr j'ai déjà surmonté ce genre d'épreuve au cours des mois précédents, et je surmonterai sans doute celle-ci, mais cela semble chaque fois plus difficile, et je panique à l'idée que je pourrai, un jour, atteindre les limites de ce sentiment si puissant, si noble, si pur, que j'éprouve à son égard ! Ce serait alors la fin de tout espoir, de toute envie.
J'espère sincèrement récupérer rapidement cette joie d'écrire ici, parce que s'est intimement lié à cet autre bonheur, comme je l'ai déjà écrit. Et que cela contribue aussi à mon équilibre. 
Aller au bout de cette promesse d'être là, pour elle, au moins jusqu'à ce qu'elle se soit trouvée ! 

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