(journal de mes sensations)

jeudi 8 novembre 2012

N'en déplaise à Aristote.

Ces derniers jours, je me lève à pas d'heure, de mon point de vue, bien entendu, c'est-à-dire pas avant neuf heures ! Sauf exception, comme hier... je traîne, démuni de toute envie, me gardant bien d'entreprendre quoi que ce soit. Incapable de me concentrer je laisse le temps filer sans même, selon mon ressenti, en tirer un quelconque intérêt. Est-ce un besoin physiologique qui soudain se révèle et s'impose, par force de nécessité ? Où est-ce une fuite, une course les yeux bandés ? Je n'ai conscience de rien. Autour de moi, le temps semble s'être suspendu créant un surprenant statu quo, derrière lequel je perçois bien d'infimes vibrations, mais dont je ne peux sentir ce qu'elles présagent. Jamais je ne me suis senti aussi vide de sensations. Ou peut-être que cela s'est déjà produit ! Il y a de ça plusieurs mois, je me rappelle avoir écrit que j'étais capable de rester assis toute une journée, sans aucune activité, tout juste un peu de musique, non pas pour écouter, mais plutôt pour ne pas penser...
Peut-être que cet état me signifie que ce qui n'a pas abouti aujourd'hui doit être mis de côté ?
Me disant cela, j'en viens à penser que j'en serais arrivé à ce point où il paraît plus aisé de vivre avec ce vide en soi, que s'il venait à être comblé... 
Qu'une souffrance devienne trop familière et l'on se sent interdit devant son remède qui, à coup sûr, vous anéantirait avec elle !
Ainsi, ce qui au commencement me distinguait, en vint à me singulariser jusqu'à maintenant, me définir.
Alors, n'en déplaise à Aristote, la nature ne semble pas avoir le vide en horreur...

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