(journal de mes sensations)

dimanche 11 septembre 2011

Commémorons

Depuis plusieurs jours, tout le monde en parle, en faire un sujet aujourd'hui n'est pas très original. Pour ma part je ne fus qu'un de ces innombrables témoins, effarés, pétrifiés. Un peu plus touché que certain pour savoir au milieu de ce drame, mon frère et un être encore inconnu mais déjà cher à mon âme...
En panne, pour n'être plus supporté par mes émotions, je suis à terre, chacun de mes pas est un effondrement, et je n'ai que l'énergie de reconstruire pour le pas suivant... comment écrire quand on rampe ? S'il n'y avait ces milliers de souffrances, évoquées en vue des commémorations, qui pour moi se trouvent n'en faire qu'une, celle d'une petite flamme dansante, délicate et fragile qui parfois vacille d'être approchée de trop près... pour me donner encore l'envie d'écrire quelques mots, même futiles.
Que m'importe de distinguer le vrai du faux, dans ce qui m'a été raconté... seule l'image d'un effroyable effondrement, dont on sort vivant mais à jamais différent, importe. Qu'il ait eu lieu il y a dix ans ou vingt-quatre ans. 
Ce dont je suis certain, c'est qu'il y avait là, l'expression d'une déchirure, d'une faille abyssale. Une de ces plaies, qui ne cicatrisent jamais, avec laquelle il lui faut apprendre à survivre.
Tout ce que je sais, c'est qu'à cet instant plus qu'à d'autres, c'est de silence tout autant que d'une présence dont elle a besoin...
J'imagine que d'autres mots la bercent et la réconfortent... mais, du fond de mon ennui, j'ai ressenti ce besoin de lui écrire ici, de lui indiquer par une trace comme on laisse une entaille sur un arbre, que même le Temps ne peut tout effacer.
Commémorer n'a pour moi pas de sens, tout ce qui compte profondément à mon cœur m'accompagne à chaque instant, est toujours présent. Qu'en serait-il de mon passé, si tant est qu'il appartient à moi seul, sans ces vrais sentiments éprouvés, de ces sentiments qui ont l'étonnante faculté de faire du passé de cet autre rencontré, le vôtre !
Qui plus que moi la connaît ? Au-delà de ce qu'elle daignait me montrer, de ce que je devinais... de ce que je découvrais aussi... Connaissant ses peurs d'enfant, ses égarements, ses vies compartimentées, ses fourvoiements... au point de devenir parfois un autre elle-même, de devancer ses états d'âme...
Alors, commémorons, moi je m'y emploie à chaque instant, n'oubliant rien, pas un geste, pas un regard, pas même une pensée cachée... 
Comme un don ou une malédiction. 

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