(journal de mes sensations)

mardi 16 avril 2013

Oraison...

Quinze jours sans écrire suffisent à distendre mon temps, invraisemblablement... plus rien ne m'attire, je ne suis plus que tristesse infinie. Il faut qu'à nouveau je me lance. Malgré la crainte des maladresses, malgré la peur de manquer de sens. 
Me couper d'écrits et chuchotements est bien plus difficile que je ne l'imaginais... C'est la perdre, une fois encore... tout à coup, je me sens vide d'émotions. J'ai tranché cette ramification, majeure, qui en donnait tant à ma vie, ce qu'elle avait appelé, notre travail...
Seul, je me suis acharné le plus loin possible dans l'incompréhensible, j'ai plongé à perdre haleine aussi profondément que j'ai pu... jusque dans mon imaginaire, pour extraire l'essence des plus infimes traces de mes sensations, inexorablement évanescentes. 
C'était un dilemme, dramatique comme seuls les dilemmes peuvent l'être. Forcer ma nature à donner un autre sens à ce précédent recueil, risquant, avec le temps, d'en noyer l'essentiel ? Ou, au cours de son apparent élan, me glisser doucement hors de son bord, et le laisser aller... Fantôme illuminé, abrégé, écrin féérique de ce si délicieux poison qui désormais ne circule que dans mon sang, inéluctablement, jusqu'à avoir raison de mes sensations, de mes émotions, de moi...
(journal de mes sensations)

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