Quinze jours sans écrire suffisent à
distendre mon temps, invraisemblablement... plus rien ne m'attire, je ne suis
plus que tristesse infinie. Il faut qu'à nouveau je me lance. Malgré la crainte
des maladresses, malgré la peur de manquer de sens.
Me
couper d'écrits et chuchotements est
bien plus difficile que je ne l'imaginais... C'est la perdre, une fois encore... tout à
coup, je me sens vide d'émotions. J'ai tranché cette ramification, majeure, qui
en donnait tant à ma vie, ce qu'elle avait appelé, notre travail...
Seul,
je me suis acharné le plus loin possible dans l'incompréhensible, j'ai
plongé à perdre haleine aussi profondément que j'ai pu... jusque dans mon
imaginaire, pour extraire l'essence des plus infimes traces de mes
sensations, inexorablement évanescentes.
C'était
un dilemme, dramatique comme seuls les dilemmes peuvent l'être. Forcer ma
nature à donner un autre sens à ce précédent recueil, risquant, avec le temps,
d'en noyer l'essentiel ? Ou, au cours de son apparent élan, me glisser
doucement hors de son bord, et le laisser aller... Fantôme illuminé, abrégé,
écrin féérique de ce si délicieux poison qui désormais ne circule que
dans mon sang, inéluctablement, jusqu'à avoir raison de mes sensations, de mes
émotions, de moi...
(journal de mes sensations)
(journal de mes sensations)
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