Ma conscience me fait mal... encore une de
ces alertes comme j'en ai connu mille et une... C'est à chaque fois la même
histoire, à peine me suis-je résigné à me couper d'elle, que quelque
chose de fort m'interpelle. Âme, conscience, instinct, m'assaillent sans
relâche et réduisent mes velléités de liberté en un petit tas de poussières,
qu'ils balayent et dispersent au vent ! C'est une sensation bien plus subtile
que l'obstination d'une certitude ou l'exaltation d'une conviction ; elle ne
m’envahit que dans ces moments où je me résigne, où n'en pouvant plus,
j'abandonne. Sentiment, à la fois si intime et si étranger que je ne suis sûr
de rien... hormis d'une seule chose, ce n'est qu'en réhabilitant ces espoirs
jugés insensés, que je peux retrouver un souffle de paix.
Abandonner cet espace, le symbole de ce qu'elle m'évoquait et de ce qu'elle est pour moi ; l'ultime lien qui me
permettait, malgré son incompréhensible désincarnation... d'encore l'atteindre,
de peut-être, la toucher.
Quitter ce lieu qui m'a recueilli et
réconforté, plus surement que mon domicile, chacun des jours de ces dernières
années. Ce havre qui donnait à tous ces souhaits secrets qu'enfant
j'avais, une soudaine réalité.
Laisser derrière moi, la quintessence de
cette gratitude que je lui voue, malgré tout...
Si, comme Courteline le disait : "L'amour
n'est fait que du désir d'avoir ou de la gratitude d'avoir eu." Alors,
la gratitude, n'en est-elle pas la plus belle part ?
Et cette étonnante sensation qui
invariablement me submerge chaque fois que je tente de l'oublier, d'effacer ses traces
en moi... Illumination d'âme ou délicatesse morale ?
(journal de mes sensations)
(journal de mes sensations)
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